lundi 17 novembre 2008

Aujourd'hui est venu le temps du bonnet, des gants, chaussettes et sous-pull Damart. Adieu finesse et élégance, les bonnets péruviens font leur sortie à Montréal. Le ciel est tout bleu, mais la température a chuté à - 7. Alors, pour combattre ce lot d'agressions injustifiées, j'ai été me faire couper les cheveux. Juste pour le plaisir de me faire bichonner, malaxer la tête et appeler "ma chérie" et "ma belle" par une coiffeuse qui roule les "r" avec une gouaille parfois incompréhensible - tout en me passant un disque de Carla Bruni... Rien de tel pour se vider un peu la cervelle et retrouver un brin de chaleur intérieure.
J'ai hâte d'être à Vancouver. Cette transition montréalaise est à la fois riche et étrange, un peu déstabilisante aussi. Samedi soir j'ai mangé du requin pour les 60 ans paternels, passé l'après-midi d'hier avec Marine et Manu - en vacances au Québec, alors qu'on n'avait pas réussi à se croiser en France depuis presque un an - et déposé tous mes sacs chez Fabrice qui m'a accueillie comme une reine. J'ai bravé le vent du Mont-Royal, dégusté un gros mug de chocolat chaud à l'onctuosité presque indécente et passé la soirée à refaire le monde. Je me retrouve face à toutes mes contradictions, à toutes mes envies croisées. Je trépigne, je n'en peux plus d'attendre, et pour calmer ces ardeurs désagréables je ressors prendre une bonne claque de froid. Retour sur la banquette du café Java U avec un thé et un bagel au fromage parce que j'ai oublié de manger. Les haut-parleurs diffusent du Léo Ferré, La Solitude. Après, ça passe à Brassens et Tryo, allez comprendre. Un bon livre du coin, Michel Tremblay, La Grosse Femme d'à côté est enceinte. La serveuse a les cheveux rouges et un piercing dans chaque joue. J'aimerais bien voir la neige.

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