dimanche 30 novembre 2008

Le Canada est en crise... Il y a pénurie de pneus d'hiver, c'est grave, et voilà la grogne qui monte. Montrés du doigt, encore ces maudits Québécois qui ont voté une loi les imposant pour tous à partir du 15 décembre. Les fournisseurs nationaux n'arrivent plus à satisfaire la demande, particuliers et entreprises sont obligés de commander aux Etats-Unis. Ça va patiner sur les routes...
A Vancouver, les gens ne se sentent pas vraiment concernés, et la mode ici est aux bottes en caoutchouc. Avec ou sans grenouille au bout. Vendredi j'ai compris pourquoi. Il va falloir que je me résigne et que je fasse un minimum de shopping. En outre, qui dit pluie dit aussi brouillard. Et qui dit brouillard dit ferries qui klaxonnent sur le fleuve derrière chez moi à toute heure. Délicieux, le coup de corne de brume à deux heures du matin. Pittoresque, dit-on, je crois.

Ma première semaine de cours s'est terminée sur un constat peu glorieux : socialement, dans ma situation, la chose la plus sensée serait de me mettre à apprendre le japonais. Seule façon, je l'ai compris, de m'insérer dans ce groupe très fermé. Mais j'ai bien peur que mes trois mois de cours ne soient derrière moi depuis longtemps avant de pouvoir tenir une conversation digne de ce nom avec mes collègues. Tous mes espoirs extra-scolaires reposent donc maintenant sur la Turquie... Choc des cultures, je t'ai cherché, je t'ai trouvé. Et je ne désespère pas de creuser la question plus encore. Lily me donne elle aussi quelques indices. Une chose me semble déjà très nette : entre les Canadiens d'origine asiatique et les Asiatiques nouvellement arrivés, les relations sont bien ambigües. Voire tendues. Il suffit d'observer son froncement de nez dès qu'elle mentionne l'attitude des Coréens dans l'immeuble. Vérité générale en contexte d'immigration massive, je crois, mais j'étais bien loin de soupçonner l'étendue de ces dissensions. Elle est étrange, cette règle qui veut qu'à l'étranger, chaque nation tente de se replier sur elle-même – comme j'en fais le constat en cours. J'ai du mal à comprendre mais suis bien obligée de m'adapter, quitte à chercher par la suite des voies de contournement.
Pour compenser, je vais régulièrement m'enfoncer dans les gros fauteuils du Starbucks de New Westminster pour observer l'autochtone canadien, gobelet à la main, ordinateur sur la table. Gestion millimétrée des gestes nécessaires à leur bien-être. Aller-retours mesurés entre le café-choco-caramel et le cookie aux noix de pécan. Ils sont parfaits quant à la logistique, c'est certain.

mercredi 26 novembre 2008

Un problème inattendu... Dans les placards de Lily, il n'y a que des choses bizarres écrites en chinois ou japonais. Dans le frigo, des aliments peu orthodoxes, à l'allure très étrange et que je n'ai pas encore identifiés. En début de semaine, elle travaille jusqu'à 23 heures, et c'est à moi de plonger dans les réserves pour me préparer à manger. Mais quoi ? Comment ? Si j'ai un petit creux, même pas un bout de fromage à me mettre sous la dent. Je n'ose pas trop goûter ; sucré, salé ? Impossible de savoir... Alors je mange des pousses d'épinard et des carottes. Des pommes aussi. Et du gros pain tranché tout mou.
Le roi de cette cuisine, indéniablement, est le rice-cooker. Après de longes minutes d'observation minutieuse (les yeux plissés, le regard en coin comme dans le meilleur des westerns), hier soir je me suis lancée, avec l'angoisse de me retrouver à la rue si je venais à faire exploser la chose... Mais je pense l'avoir domptée. Et donc j'ai pu me remettre à manger des plats chauds ; ça tombe bien, j'ai attrapé le traditionnel rhume de bienvenue à Vancouver. Pourtant, le temps est magnifique, on voit même l'île de Vancouver au loin depuis les voies du SkyTrain. La montagne me fait de l'oeil.

J'écoute Radio Canada en buvant du vrai thé japonais que Lily vient de me préparer. Je ne suis pas encore venue à bout du Economist de la semaine. Je suis passée à Orwell, Burmese Days.

lundi 24 novembre 2008

Dépaysement.

5 Japonais
3 Coréens
1 Turc
1 Française

Premier cours : international financing planning. Je ne comprends pas grand chose de ce que dit la prof ; pratiquement rien de ce que disent les Coréens. Pour différentes raisons.
Je potasse The Economist pour essayer d'y voir plus clair. Sur ma table de chevet, Henry James, pour compenser.

dimanche 23 novembre 2008

Piscine et réflexions.

L'ascenseur de l'immeuble tinte à chaque étage. On l'entend du palier. Comme chez Glenn Close dans Damages. J'envisage de prendre les escaliers. Au moins pour descendre.

Des Coréens dans une piscine, ça fait le même bruit que des ninjas en plein combat. Surtout au moment de sortir de l'eau.

Dans un sauna scandinave, on fait bien attention à poser ses fesses sur la serviette pour ne pas se brûler. On reste cinq minutes et quand on sort, la tête qui tourne, on se dit que c'était trois minutes de trop.
Dans un sauna canadien, on se met le plus près possible des pierres. Au bout de quinze minutes, on se dit qu'il faudrait peut-être faire quelques pompes pour l'aider dans sa tâche. Au bout de trente-cinq minutes, enfin, une petite goutte vous roule dans le cou. Après quarante-cinq minutes, on sort, la tête qui tourne, et on se dit que c'était trois minutes de trop.


En balade.

"Less carbon, more karma." Un slogan pour je ne sais plus quelle chose à se mettre dans la bouche. M'a semblé très local, très typique. Ici, dans les rues, on a le choix : on peut manger - ou faire du yoga.

samedi 22 novembre 2008



Lily était au Japon le mois dernier, hier soir nous avons été récupérer l'un des deux énormes colis qu'elle s'était envoyés. Puis nous avons étalé sur la table tout ce qu'il contenait. Des biscuits au sésame noir, du riz, du poivre pimenté à l'orange, des bonbons étranges, du thé matcha, des cotons-tige noirs pour ne pas voir ce qu'il y a dessus... Et cette boîte : des gâteaux au camembert. Goût sucré en bouche, remontée de camembert dans les narines. J'ai hâte que la deuxième caisse arrive.

vendredi 21 novembre 2008

Dans cette ville, lorsqu'on a un visa de quatre mois, on peut demander un compte en banque, mais pas une carte de bibliothèque ordinaire. Il faut payer trente dollars pour un trimestre. Je suis partie un peu vexée, mais demain j'y retourne : Lily m'a prise en pitié et m'a prêté sa carte.
Je ne suis pas certaine d'être très crédible en « Lily Cheung ».

Les gens sont gentils. Derrick Gillissie, mon nouveau conseiller à la banque, sorte de gros poupon joufflu, n'arrête pas de ponctuer ses phrases ou mes réponses d'un « excelleeeeent ! » à la fois encourageant et doucereux. J'ai l'impression d'être un bébé à qui l'on apprend à assembler des cubes.

Après un grand tour dans le coeur historique de la ville, Gastown, complètement trempée, je me suis installée au Smart Mouth, qui arborait fièrement une gigantesque collection de cafés. J'ai commandé un expresso macchiato. Le patron, qui avait la carrure d'un All-Black et le sourire d'un dinosaure, m'a lancé un regard broussailleux en me demandant d'une voix tonitruante : « Macchiato macchiato ? Italian way ? ». Espérant aboutir à un compromis honorable entre la lavasse canadienne et la goutte sur-caféinée italienne, pour mon malheur j'ai répondu oui. Mais le compromis n'était pas là où je l'attendais. Résultat : une concentration en café qui donnerait de l'énergie à une troupe de khâgneux durant toute une année injectée dans une tasse remplie à ras-bord. La tasse n'était pas un mug, mais j'en ai encore le goût dans la bouche.

Extraits de télévision.
Hier soir, un téléfilm catastrophe. Dans la cuisine, la femme-flic pleine de courage interpelle son mari tout mou : « Kevin, this is an emergency, do you understand ? The city is being bombed by meteorites. You have to go back there and behave like a man. Do you think you can really turn your back on Tyler ? He's your best friend ! » Quelque temps plus tard, elle appelle ses supérieurs, totalement désespérée : « Tell me ! What is the protocol with meteorites ? I don't know how to face this ! »
En déjeunant à midi, j'ai tenté un tour d'horizon des 120 chaînes disponibles. J'ai fini par atterrir sur the Food channel, accrochée par un « Nothing beats cheddar cheese in a brocoli soup ! » à l'enthousiasme totalement communicatif. Après un « You know, condiments in general are a great way to add flesh to your cooking », ce présentateur survolté aux cheveux dans le vent s'est lancé dans la confection d'un dessert qui m'a coupé l'appétit. Mode d'emploi : tapisser les parois de petites caissettes à muffins de chocolat fondu et placer au réfrigérateur. Avec de grands mouvements de tête et un sourire ravageur, mixer du beurre de cacahuète, du cream cheese, du sucre et de l'extrait de vanille. Remplir les petits moules chocolatés de cette pâte engageante puis recouvrir d'une couche de chocolat fondu pour fermer hermétiquement la chose. Déguster en famille après la soupe de brocolis.

jeudi 20 novembre 2008

Evidemment, c'était absurde... et j'ai fini par comprendre la subtilité : le porte-clés un peu moche que Lily m'a donné hier est un pass magnétique, grand sésame de tout cet immeuble et objet qui manquait clairement à ma culture. Descendue au sous-sol, j'ai suivi les flèches vers le SkyTrain – même pas besoin de mettre le nez dehors, la station est juste en-dessous. Mini-train à deux wagons qui file sur des rails en hauteur ; il me faut une demi-heure pour arriver au centre-ville, juste le temps de regarder le paysage sous la pluie et les bourrasques. A chaque arrêt retentit un carillon qui ne me fera pas regretter l'affreux buzzer du métro parisien. Dans les escalators, tout le monde grimpe les marches au pas de course, et je me fonds dans le mouvement. Puis, une fois dehors, je deviens une machine à réfléchir à 45 degrés, droite gauche, droite gauche. Chacun a la capuche rabattue sur les yeux pour écarter le crachin insidieux qui fait la spécialité locale. Les nuages ont fini par se lever, au moment où la nuit est arrivée. J'ai repris le train en me trompant de ligne. Il y en a deux.
J'ai partagé l'ascenseur avec un monsieur en peignoir et maillot de bain tout dégoulinant qui diffusait une bonne odeur de chlore. La piscine, ça sera pour demain.
Hier soir, j'ai enfin pu ajouter une clé à mon trousseau. Pas très difficile en soi : il ne me restait que la clé de la valise, c'était bien mince. Mais je viens de me rendre compte il y a quelques minutes que ça n'était tout de même pas assez... J'ai voulu braver la pluie et le vent, prendre le Skytrain pour aller au centre-ville, pour réaliser brutalement que je n'avais pas la clé de la porte principale de l'immeuble. Je suis descendue, ai regardé partout. Aucune idée quant à la manière de revenir là une fois sortie. Il y a peut-être un code. En attendant, je suis prisonnière de ma tour. Pour me donner bonne conscience et bouger tout de même un peu, j'ai alors décidé de descendre à la salle de sport que Simone m'a fait visiter à mon arrivée – la piscine, ça serait pour plus tard. Mais il s'avère que là aussi, tout sera pour plus tard : je ne sais pas où se trouve le pass qui ouvre les portes des locaux... J'en suis réduite à regarder le mauvais temps par la fenêtre : il pleut-neige de manière étrange. J'écoute une des seules radios que j'arrive à capter pour l'instant. Bizarrement, c'est une radio québécoise et l'émission du moment est animée par un Camerounais au double accent très perturbant. Je trépigne un peu. Et j'ai fini mon bouquin. Va falloir ruser avec le temps...

mercredi 19 novembre 2008

Montreal - Winnipeg - Vancouver.
"Hello again ladies and gentlemen ! We wish to remind you that all Westjet flights are non-smoking. Anyone caught smoking in the lavatory during the flight will be asked to leave the plane immediately."

mardi 18 novembre 2008

Hier j'ai découvert une chose magique : je vais bientôt pouvoir écouter la matinale de France Inter à 22 heures... Quelle merveille, de pouvoir recevoir en exclusivité les informations du lendemain ! Les voix de Nicolas Demorand et Vincent Josse à l'heure du coucher...

Montréal en juin : sangria.
Montréal en novembre...
Je prends, depuis hier, la voie qui va me mener certainement à l'overdose de chocolat. Mais le magnésium est bon pour ce que j'ai, paraît-il, et dehors, il fait trop froid. Après avoir tourné en rond tout l'après-midi entre Berri-Uquam et Duluth, j'ai retrouvé Fabrice pour aller dîner rue Saint-Denis. Première étape de mon marathon sucré : le dessert fondant chocolat-caramel-fleur de sel. Une discussion qui fait du bien, et l'idée parfaite : on sort, on reprend l'attirail grand froid, direction le Mont-Royal, l'oratoire Saint-Joseph légèrement fantomatique et les rues huppées de Westmount avec leurs grosses bâtisses pompeuses ou ridicules. Nous sommes montés jusqu'au belvédère pour regarder Montréal de nuit. Tous les jeunes viennent là en voiture, pour draguer devant le paysage - comme dans les films. Les commentaires fusent par les fenêtres des autos, en anglais ou en français. Peu de gens restent dehors, il fait trop froid. Nous, nous continuons et, à force de mettre un pied devant l'autre, nous avons fini par rentrer à pied après plus de trois heures de marche. Je ne sentais plus mes jambes et mes doigts étaient gourds, mais je suis enfin entrée pleinement dans mon voyage. J'y étais, là, moi, pour la première fois. J'ai compris tout ce que cela voulait dire, et tout ce qui s'offrait à moi. Rien que pour cela, j'aurais continué encore. A minuit, transis, nous avons opté pour la solution chocolat chaud à l'appartement. Accompagné d'une tarte au sucre (noix de pécan et sirop d'érable) totalement indécente. Je me suis endormie sans même m'en rendre compte.
Ce matin j'avais un peu mal aux jambes. Un brunch et c'était reparti : toujours la même histoire, marcher des heures dans le froid, jouer au modèle pour Fabrice - version catalogue d'hiver après les séances été du mois de juin, mon manteau est très photogénique, paraît-il, sans parler du bonnet... Presque quatre heures dehors, il fait plus froid qu'hier et le vent s'est levé. Je me sens toute courbaturée et épuisée. Bienheureuse et paisible. Une petite tasse de chocolat chaud de madagascar après les efforts, cela faisait longtemps. Une heure passée à lire et regarder autour de moi. Ce soir, je ne sais pas encore.

lundi 17 novembre 2008

Aujourd'hui est venu le temps du bonnet, des gants, chaussettes et sous-pull Damart. Adieu finesse et élégance, les bonnets péruviens font leur sortie à Montréal. Le ciel est tout bleu, mais la température a chuté à - 7. Alors, pour combattre ce lot d'agressions injustifiées, j'ai été me faire couper les cheveux. Juste pour le plaisir de me faire bichonner, malaxer la tête et appeler "ma chérie" et "ma belle" par une coiffeuse qui roule les "r" avec une gouaille parfois incompréhensible - tout en me passant un disque de Carla Bruni... Rien de tel pour se vider un peu la cervelle et retrouver un brin de chaleur intérieure.
J'ai hâte d'être à Vancouver. Cette transition montréalaise est à la fois riche et étrange, un peu déstabilisante aussi. Samedi soir j'ai mangé du requin pour les 60 ans paternels, passé l'après-midi d'hier avec Marine et Manu - en vacances au Québec, alors qu'on n'avait pas réussi à se croiser en France depuis presque un an - et déposé tous mes sacs chez Fabrice qui m'a accueillie comme une reine. J'ai bravé le vent du Mont-Royal, dégusté un gros mug de chocolat chaud à l'onctuosité presque indécente et passé la soirée à refaire le monde. Je me retrouve face à toutes mes contradictions, à toutes mes envies croisées. Je trépigne, je n'en peux plus d'attendre, et pour calmer ces ardeurs désagréables je ressors prendre une bonne claque de froid. Retour sur la banquette du café Java U avec un thé et un bagel au fromage parce que j'ai oublié de manger. Les haut-parleurs diffusent du Léo Ferré, La Solitude. Après, ça passe à Brassens et Tryo, allez comprendre. Un bon livre du coin, Michel Tremblay, La Grosse Femme d'à côté est enceinte. La serveuse a les cheveux rouges et un piercing dans chaque joue. J'aimerais bien voir la neige.

samedi 15 novembre 2008

Landing

Apres des semaines et des semaines de preparation, j'ai bien cru que je ne partirais pas... Entre les avions cloues au sol et le sentiment de brutale incapacite a m'envoler si loin, j'ai senti mes chaussures s'alourdir brusquement. Et pourtant, il est une chose a ajouter au pantheon des verites eternelles : la tristesse est soluble dans la fatigue comme dans l'atmosphere des aeroports. Greve des pilotes ou pas, frenesie extreme des passagers ou torpeur bienheureuse de ceux qui partent en vacances, tout y est plus electrique, fascinant, etincelant meme. Alors, ni l'angoisse ni la tristesse n'ont plus prise sur rien et il suffit de monter dans l'avion, de se laisser porter. J'ai pris un verre de vin rouge pour trinquer avec moi-meme en grignotant de petits biscuits au fenouil - j'avais espere un moment etre reclassee en business pour avoir droit au champagne et au foie gras, mais non. Et il n'y avait meme pas de journaux gratuits pour passer le temps et m'imaginer en femme d'affaires busy busy. A la place j'ai regarde The Dark Knight sur un ecran de cinq centimetres carres en tentant de demeler les paroles couvertes par le vrombissement des reacteurs sous mon hublot. J'ai passe une heure a regarder la lune bien ronde derriere, joliment posee sur les nuages tout bleus ; et le soleil devant qui a mis des heures a se coucher, puisque nous lui courrions apres sans flechir notre vaillance...
A Montreal, queue devant les guichets de l'immigration et me voila avec un passeport gonfle par ce petit papier plie en six qui contient mon visa. Accueillie par papa. A l'hotel je sens venir la fatigue de cette journee trop longue, alors je me plonge dans la baignoire geante avant d'aller m'affaler devant la tele, en belle ecrevisse, pour essayer de ne pas dormir encore. J'avoue que regarder un match de hockey (prononcer "hockiiii") commente en quebecois n'etait pas forcement l'idee la plus appropriee pour l'objectif que je m'etais fixe. Je n'ai strictement rien compris, mais il y avait de la glace et des patins a l'ecran : ca suffit, presque, pour me rendre heureuse.
Aujourd'hui il pleut des cordes. Et comme au mois de juin, mon premier achat canadien est pour un vetement de pluie. Bien rembourre cette fois. Je suis fin prete pour Vancouver.