mercredi 22 avril 2009

Go Canucks, go !

Le timing est parfait, semble-t-il. Au moment où je réintègre psychologiquement ma réalité canadienne, voilà que la ville entre dans une phase de frénésie étonnante. La raison ? Le hockey sur glace, évidemment. What else ? Tout Vancouver tremble et sue et se bat avec les Canucks, véritables héros populaires, icônes indéboulonables de la psyché locale. Mais j'avoue, je n'ai pas vraiment saisi ce qui se passait exactement... Toujours est-il que nos amis en bleu et blanc semblent gagner tous leurs matchs ces temps-ci. Selon Anne, qui tient ses informations de source plutôt sûre, l'équipe victorieuse est celle qui aura remporté le plus grand nombre de confrontations. Et donc les choses semblent se passer plutôt bien ici.



Il y a deux semaines environ, Anne et moi avons été regarder un match dans l'un des pubs du centre-ville. Accoudées au bar, bien sûr nous avons passé plus de temps à papoter qu'à réellement regarder les écrans au-dessus de nous. Mais plusieurs événements nous ont néanmoins fait nous interroger : c'est qu'ils passent leur temps à se taper sur la figure, ces gars-là... Et le plus étrange est que généralement l'arbitre se tient juste à côté et les regarde faire tranquillement. Au bout d'un moment tout de même j'ai fait signe au barman et je lui ai demandé quelques explications sur ce phénomène étrange... C'est ainsi que nous avons appris que les bagarres sont tout à fait autorisées sur la glace, avec quelques règles – il y a quand même des limites, en dépit des apparences, ouf. « C'est ça qui est drôle », m'a dit le grand type derrière le comptoir, « ça pimente un peu le match ! » Pour résumer, les bagarres sont donc institutionnalisées, elles font même partie d'une certaine stratégie de déstabilisation de l'adversaire (on s'en serait douté), à condition que les messieurs impliqués jettent leur crosse au loin et se défassent de leurs gants avant de se cogner dessus. Et la chose dure jusqu'à ce que l'un d'eux tombe. Car on ne frappe pas un homme à terre, code de l'honneur oblige.



La semaine dernière, j'écoutais la radio. Des élections sont à venir au mois de mai en Colombie Britannique et tous les journalistes qui suivent la campagne se désespèrent de constater que les citoyens se sentent bien plus préoccupés par le hockey que par la politique. Tout le monde s'en fiche. Mais comment combattre cela lorsque même les bus affichent « Go Canucks, Go ! » là où figure normalement le numéro de la ligne et la destination, lorsque les voitures, les camions arborent des drapeaux Canucks, lorsque les bars s'y mettent également... Dans la rue, je ne compte plus les fans arborant les t-shirts – filles comprises – et mon prof de maths lundi a commencé son cours, le tout premier, en récapitulant les scores. Hier soir, en cours d'économie, certains avaient leur ordinateur portable connecté sur le match, d'autres suivaient les scores sur leur téléphone, et d'autres encore se sont carrément éclipsés périodiquement pour aller jeter un œil sur les écrans du pub du campus.
Bref, je me sens un peu dépassée. Et de plus, comme le résume très bien Anne avec beaucoup de philosophie : ils ne sont même pas beaux.

1 commentaire:

Anne Deliere a dit…

oui je confirme...they are Uglyyyyyyy!
c'est vrai que ce soir par exemple je suis sortie du boulot à la fin d'un match...et sans me tromper je crois qu'on a gagner...et je dis "on" en plus!!
la ville est en fête, ces soirs-là elle ne connait pas la crise...et le skytrain arbore son canuck's day perfume:"beer flowers by Bud!"