mardi 8 septembre 2009

Retour à Vancouver

Dans l’avion du retour, je me suis fait un torticolis à force de vouloir à tout prix regarder par le hublot… Les montagnes, les montagnes… Il me fallait les voir, le plus vite possible. Au fond de l’estomac, un sentiment étrange, une excitation qui montait peu à peu, l’idée désormais évidente que je rentrais chez moi. Les journées à Paris furent agréables, la ville est belle, me disais-je sans cesse. Mais voilà, je n’y suis pas à l’aise, je m’y sens toujours plus étrangère. Quelque chose ne cesse de s’interposer entre elle et moi. Elle ne me touche pas. Elle n’est plus qu’un morceau de mon passé dans lequel je ne me reconnais pas. Alors qu’ici, bien au contraire, l’espace s’ouvre tout entier, la lumière me fascine et mes synapses à bonheur s’activent frénétiquement…

Jeudi matin, levée avant 6 heures. Les gestes machinaux, le sac-à-dos bien attaché, un dernier trajet en RER. Premier avion pour Amsterdam, je fais le plein de journaux, j’achète Alternatives Economiques et Glamour. Parce que quand même, il faut un peu d’équilibre dans cette vie. Le petit-déjeuner dans l’avion est frugal, mais cet étrange fromage fumé hollandais me plaît bien. Cinq heures d’attente à l’aéroport, de quoi me prendre un grand café et de lire, d’écrire un peu aussi. J’aurais bien voulu faire la sieste, mais aucun lieu ne s’y prête vraiment. Je regarde avec envie un monsieur à barbiche somnoler sur la chaise à côté, le menton sur la poitrine. Il a l’air de dormir vraiment. Je me demande comment il fait.
Je repasse les portiques de sécurité. J’en ai un peu marre de sortir à chaque fois mon ordinateur portable. La place dans mon sac à main est plus que limitée, c’est une belle organisation que de faire tenir tout cela. Je me retrouve toujours accroupie derrière les moniteurs pour réorganiser tout ce fatras. Et puis je finis par m’installer. Neuf heures et quelque de vol. J’ai regardé des films, somnolé un peu. Même pas le temps de lire Glamour. Petit à petit, la joie s’installe. L’euphorie. Rentrer. Cette fois, je ne me suis pas fait avoir : j’ai doublé un max de gens à la sortie de l’avion pour ne pas faire la queue une heure à l’immigration. Questions habituelles : que faites-vous ici ? qu’étudiez-vous ? pourquoi avez-vous quitté le Canada ? Bouledogue. Petite excitation futile de l’arrivée : je peux tester la nouvelle ligne de SkyTrain, qui va m’emmener directement chez Raphaël qui m’héberge pour quelques jours. Finie, l’heure pénible de bus qui se traîne. En centre-ville en quinze minutes. A peine arrivée, je me suis effondrée sur le canapé. J’étais levée depuis plus de vingt heures.

Aucun commentaire: