dimanche 1 mars 2009

En Ecosse, je me nourrissais littéralement de tous les vieux films en noir et blanc qui passaient à la télé. J'accumulais les cassettes vidéo où j'enregistrais pêle-mêle les visages de Greta Garbo, Ingrid Bergman, Spencer Tracy, George Sanders, Fred Astaire, Vivian Leigh... Le Fantôme de l'opéra, Fury, Le Village des damnés, Marguerite. Mille et une images qui virevoltaient sous mes yeux. Revenue en France, au grand dam de mes parents, je suis devenue une inconditionnelle des cérémonies à paillettes : les César, Cannes et son tapis rouge. Au mois de mai, tous les soirs, impossible de me déloger de la télé et de Canal +. Piles de Studio Magazine sur mon lit. Sous mon lit. Mais de toute cette débauche de belles robes et de costards d'ébène, il me restait un regret : une partie de ce monde restait hors de portée... Les Oscars. Ce moment magique attendu de tous et qui se déroulait pour nous au milieu de la nuit, appartenant à un royaume inaccessible, entre rêve et réalité, intangible, à l'existence si précaire, me semblait-il... Au réveil le lendemain matin, le mystère n'était plus qu'une liste, annônée laborieusement à la radio, imprimée en police minuscule dans le Monde ou appuyée d'un insupportable clip frénétique au journal télévisé.


Dimanche dernier, personne n'aurait pu me déloger de ma place bien chauffée devant le petit écran. Des pommes, mon Thermos de thé. J'étais fin prête. Ce fut magique. Enfin, les Oscars prenaient chair. Bien sûr, en midinette insupportable, j'ai pleuré avec chaque remise de prix – ou presque. C'est un moment où l'on se sent toujours un peu bête... mais que faire d'autre que se laisser porter par les émotions ? C'est là l'extraordinaire pouvoir du cinéma, nous faire passer par toutes sortes d'états improbables, nous émerveiller, nous terrifier. Toutes choses pour lesquelles je suis plutôt bon public... Alors sans honte ni remords, j'ai pleuré avec Kate Winslet, j'ai ri avec l'équipe de Slumdog Millionnaire, la futilité de l'existence humaine m'a serré la gorge lors de l'attribution de l'Oscar à Heith Ledger. Et au bout de quatre heures, j'étais littéralement épuisée.

1 commentaire:

the_young_dude a dit…

j'adore la photo...